Les Ardoisières d’Oignies - Belgique. Texte et photos de Daisy Demoor

Oignies-en-Thiérache (commune de Viroinval)… un petit village calme et chaleureux  situé au Sud de la province de Namur, à un jet de pierre de la frontière française.

 En 1995, il se trouve au centre géographique de l’Europe des Quinze. Cette année-là, Bernard Tirtiaux, maître verrier belge édifia, au cœur des forêts avoisinantes, une Cathédrale de Lumière aux reflets changeants.

 Outre cette œuvre d’art entourée de stèles au nom de chaque pays européen,  les bois environnants réservent bien des surprises. A l’ombre des feuillus et des résineux, une rivière sinueuse s’associe à des marais pour former un biotope envahi de sphaignes, ces mousses  spongieuses à l’origine des tourbières. Au détour d’un sentier, les surprenants vestiges d’une ardoisière méritent qu’on s’y attarde.  Partie intégrante du bassin de Fumay, au Nord de la France, Oignies s’appelait autrefois le village des veuves,  de nombreux ouvriers  y laissant la vie. Le site comporte un chevalement, c’est-à-dire une structure qui abritait un treuil électrique destiné à descendre et à remonter les mineurs dans des wagonnets couverts.

 Protégée par une grille, l’entrée d’une galerie subsiste. Colonisée par différents types de fougères, elle suit l’inclinaison de la veine de schiste. Dans ces milieux naturels exceptionnels,  il n’est pas rare de rencontrer des salamandres, 4 espèces de tritons et même des couleuvres à collier. Exploitées au 19^e siècle, les ardoisières d’Oignies mirent la clé sous la porte après la seconde guerre mondiale.