Quand nous sommes nés, tout au fond du terrier d’été de nos parents, entre la mi-mai et la mi-juin, nous n’avions pas un poil, nos yeux étaient encore fermés
et nous ne pesions pas plus de 30 gr. Nous n’avions qu’un but : nous saouler d’un lait maternel riche en protéines pour prendre des forces et découvrir le monde
ou du moins notre environnement direct.
En juillet, nous nous hasardons à l’extérieur des galeries.
Quelle transition !
L’air nous frappe de plein fouet,
la lumière nous éblouit.
Des roches, des prairies claires et verdoyantes,
des fleurs à foison !
Nous débordons d’énergie
pour explorer ce qui deviendra notre territoire.
En joyeux explorateurs,
nous grimpons, humons, touchons,
goûtons, apprenons, expérimentons…..
Fabuleux !....
Des saveurs, des senteurs divines….
Hum !!!
Quel délice !
La montagne nous paraît infiniment démesurée,
elle est immense,
elle touche le ciel !
Puisqu’on est si minuscule,
il s’agit de prendre, ensemble, les bonnes décisions.
On court, on se taquine dans les alpages
transformés en odorants tapis jaunes,
on joue, on se bécote entre frères et sœurs,
on s’éclate
jusqu’au moment où notre mère
qui se repose tranquillement au soleil,
nous ramène à la raison.
Les prédateurs guettent.
L’aigle royal aura tôt fait de nous repérer.
Notre jeunesse et notre enthousiasme
nous rendent hardis et téméraires.
Ce n’est cependant qu’après avoir acquis quelque expérience
que nous oserons nous aventurer plus loin de notre terrier.
Quel régal de voir et lire!
RépondreSupprimerJ' adore tes belles photos cher Éric!
Bonne semaine!
Bisou