Diables masqués à Blatten dans le Valais Suisse - Texte et Photos Daisy Demoor

Perdu au fond d’une vallée isolée,

 à 1540 m d’altitude,

 là où la faune et la flore sont incroyablement diversifiées,

 le dernier village du Lötschental serait-il le 

gardien d’un secret ancestral ?

Ces montagnes grandioses cacheraient-elles l’antre 

du diable ?

Les quelques téméraires qui s’y sont aventurés précédemment

 ont été frappés par la morosité apparente des habitants

 et par le mystère qui se dégage des rues.

Des masques accrochés aux façades grimacent,

 ricanent sur votre passage.

 Des cheveux qui pendouillent,

 un gros nez tordu

 vers lequel convergent des yeux furibards, 

des dents plantées irrégulièrement

 dans une mâchoire déformée… 

Sculptées d’abord, 

comme les masques,

 dans du bois d’arolle,

 elles furent ensuite remplacées par des dents 

d’animaux.

Si ces visages ne vous impressionnent guère,

 des personnages fantastiques prendront le relais,

 prêts à vous bastonner.

 Réalisés à partir de matériaux naturels, 

les masques se voulaient autrefois,

 le reflet de la Suisse alpine et primitive.

 Quand les premiers apparurent-ils ?

 Que symbolisaient-ils ?

 Les explications restent confuses. 

L’une d’elles fait allusion à une rébellion populaire qui eut lieu en Valais, en 1550. 

Les insurgés se seraient déguisés pour ne pas être reconnus.

Une autre prétend que 

les « Tschäggättä » n’ont qu’une idée en tête :

 chasser l’hiver et les mauvais esprits. 

Une troisième évoquerait l’existence d’une bande de brigands masqués qui attaquaient les villages de la vallée.

 Jusqu’à la seconde guerre mondiale, seuls les jeunes hommes 

célibataires étaient habilités à se déguiser ainsi à la période du carnaval et les sorties de nuit étaient interdites.

 Ces coutumes ont évolué au fil du temps.