Elle est pas belle la vie ? Texte de Daisy Demoor sur des photos de Daisy et de Roland Clerc

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Elle ressemble plutôt à  un torrent qui bondit au milieu des rochers avant de traverser des forêts emplies de chants d’oiseaux et de se calmer enfin dans les courbes lisses de méandres bleutés. 

Pourtant, le corbeau inquiète. La couleur de son plumage ne serait-elle pas de mauvais augure ?

  

Sans qu’on n’y prenne trop garde, les nuages s’amoncellent soudain dans notre ciel qui en devient grisonnant de soucis.

 Les chasser d’un revers de la main ? Ce n’est pas toujours aussi simple. Ils finissent cependant par se dissiper et s’évaporer presque totalement. L’horizon redevient serein, éclatant de pépiements, de cris joyeux qui se répercutent de branche en branche.

 Les vigoureuses roulades d’une adorable mésange huppée nous émerveillent, le vibrant solo d’un rouge-gorge et les tambourinements répétés du pic-épeiche traduisent une intense activité.

 Par toute cette animation, la nature nous transmet quantité de signaux empreints d’une fabuleuse énergie.

Très haut dans l’azur, le gypaète n’est pas en reste. Il trace de somptueuses volutes dans un espace aérien dont il a longtemps été chassé.  Il revient voguer le long des falaises, encore plus beau, plus fort, plus majestueux, plus volontaire. La leçon qu’il nous donne est claire : la vie doit sortir victorieuse des obstacles qui se dressent sur son chemin.

 Parfois, il faut mettre pied à terre, reprendre son souffle, se refaire une petite santé avant de s’envoler vers d’autres bonheurs illuminés par une flore en technicolor. Qu’elles constellent les montagnes, les collines, les plaines ou nos jardins, les fleurs s’unissent pour nous offrir leur cœur et nous montrer combien la vie est belle !