Jardin de la Sauvagine

Jardin de la Sauvagine
Tableau de A.W Delobelle

mercredi 16 juillet 2008

La Sauvagine propose une petite note sur la fécondation croisée des fleurs.

Epilobes à feuilles étroites et onagres bisannuels.
Les stigmates des épilobes, en blanc.

Eryngium alpinum - Chardon bleu

En cette époque de mi-juillet, plus que jamais le Jardin de La Sauvagine revêt son habit de jardin nature.
Les rosiers, nettoyés de leurs floraisons de juin, nous préparent de nouveaux boutons.
Les hortensias, qui ont souffert de gelées printanières, étalent timidement leurs premières panicules.
Mais les sauvages, elles sont à la joie.
Des chardons bleus fleurissent .
Voyez ces Oenothères et ces Epilobes qui chantent en choeur,
elles ont des couleurs vives et peut-être un peu provocantes,
mais elles me rappellent une conférence que donnait le père Robert Fritsch lors des semaines culturelles de Pralognan la Vanoise, à savoir, sur les structures et comportements floraux en vue de la fécondation croisée.
Eh oui, c'est bien de regarder des photos, on n'en apprécie que mieux ce que l'on découvre ensuite dans les jardins, ou ce que l'on souhaite acquérir, mais il faut aussi se cultiver, non ?
Ces magnifiques stigmates offerts par les Epilobes demandent explications.
On peut penser de prime abord qu'une fleur, lorsqu'elle porte des organes mâles que sont les étamines et des organes femelles que sont les pistils, a pour fin de se féconder elle même (autogamie) grâce à cette structure bisexuée.
C'est éffectivement vrai pour certaines plantes comme la plupart des céréales, des liliacées, des papavéracées, des violacées dont le pollen des anthères est accepté normalement par le pistil. Certaines fleurs se fécondent déjà avant leur pleine ouverture au soleil, le blé ou les violettes (cléistogamie).
Mais chez la plupart des autres, l'autofécondation est entravée par différents procédés, dont un qui me saute aux yeux sur ces photos d' Epilobes,
la PROTANDRIE.
la protandrie. (du grec protos: premier; andros: étamine) consiste à faire murir les étamines en un premier temps, puis, quand elles sont fanées, les pistils. La fécondation ne peut se faire que d'une fleur à l'autre. C'est le cas le plus fréquent, chez les composées, les caryophyllacées, les ombellifères, les géraniacées, les oenothéracées, etc... Examinez les photos d' Epilobes.
Le cas contraire, la Protogynie (du grec protos: premier; gynie: pistil) qui laisse épanouir d'abord le pistil, se rencontre également.

Bon, j'espère que je n'ai pas été trop long. Pour plus d'explications, on peut se retrouver dans les commentaires, ou si vous le désirez, je peux continuer à vous faire des posts de ce genre, de botanique simplifiée.

5 commentaires:

  1. wouah !!! quel cours de botanique !! je ne suis pas sûre de tout retenir d'un coup mais c'est passionnant de te lire!! je me rends compte que je suis encore bien inculte et je t'admire énormément d'en savoir autant sur la nature et sa reproduction

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  2. je suis très contente également d'en apprendre avec toi merci

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  3. Je pense que je vais regarder mes plantes d'un autre oeil, il s'en passe de choses dans les jardins !
    La nature est donc belle et complexe, très intéressant ce "cours". Merci.

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  4. C'est un sujet que j'M bien... les plantes c'est beau... mais effectivement il est aussi important de comprendre comment elles fonctionnent !
    Les histoires de fécondation sont très importantes... et je parle meme pas des légumes et des fruitiers !
    Tu peux faire d'autres posts de ce type... perso je suis intéressée... ça fait jamais de mal d'apprendre ou de réviser !

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  5. Tu es la 3ème personne qui évoque le Père Fritsch en quelques jours. Je suis arrivée dans la région trop tard !
    Entre deux averses j'ai fait le tour des Calloudes où j'ai rencontré 4 personnes très documentées sur tout ce qui touche la nature et qui l'avait connu. Ensemble nous avons suivi les évolutions d'un circaète Jean Leblanc, après un vol stationnaire, il a plongé... quand il est réapparu, il tenait un reptile de belle taille dans son bec. J'ai une image pour étayer mon récit, mais nulle envie de réactiver "Vu Ici"
    Tu as bien fait de rétablir le contact. J'étais tentée de le faire pour te demander si tu saurais trouver une localisation de l'anemone sylvestris dans ton secteur. Elle est rare et peu décrite, de plus souvent confondue avec l'anemone nemorosa. Merci d'avance.

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