Jardin de la Sauvagine

Jardin de la Sauvagine
Tableau de A.W Delobelle

mardi 6 décembre 2011

Confidences de Maître Renard à Roland Clerc, photographe animalier valaisan


En ce début décembre qui marque le début des festivités de fin d’année, une des images du dernier reportage de Roland Clerc a particulièrement retenu mon attention : celle du malicieux renard qui rit sous sa moustache !
Il se moque de nous, de notre incapacité à gérer les problèmes essentiels liés au maintien des espèces qui peuplent notre Planète Bleue.
Ne souhaite-t-il pas nous donner une leçon de vie ?
« A quelle classe de mammifères appartiennent-ils ces exterminateurs qui empiètent sur les territoires vierges pour implanter leurs routes, construire leurs immenses cages à lapins, élever leurs structures touristiques ? Qui sont-ils pour se poser en maîtres du monde sans trop penser à moi et à mes copains, à nos habitats et à nos forêts qui se réduisent comme peau de chagrin ? Ces bipèdes polluent l’air, la terre et la mer, bouleversent les saisons, provoquent la fonte des glaciers. Ils nous privent de notre liberté, nous stressent, nous obligent à déménager constamment ; certains nous chassent par plaisir tandis que notre petit cœur s’emballe et cogne dans notre poitrine sous l’effet d’une peur immense ! Ils ne sont pas toujours conscients des dégâts qu’ils occasionnent. Ils pensent nous aimer. Les pauvres : c’est tout le contraire ! Pourtant, ils sont déjà en réanimation, reliés par des fils à des machines qui leur envoient des impulsions musicales ou des messages pour les aider à survivre. Ils ont perdus le Nord à un point tel qu’une voix doit les guider dans leurs déplacements pour leur montrer la route…. du bonheur ? Pas sûr !»

Le goupil fardé de blanc qui a lié connaissance avec notre photographe a la chance de vivre dans des régions préservées. Il n’a, momentanément, rien à craindre des grands prédateurs humains. Devant le constat de ce désordre planétaire, il s’est souvenu des réflexions émises par l’un de ses aïeux face à la question d’un garçonnet, un petit Prince.
Je vous les transmets, légèrement adaptées.
« - Que signifie « apprivoiser ?
- C'est une chose trop oubliée, avait dit l’ancêtre, si vieux qu’il en avait des barbichettes grisonnantes. Ça signifie « créer des liens... » Si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique.
On ne connaît que les choses que l'on apprivoise. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.
- Apprivoise-moi !
- Apprivoiser demande une grande patience. Tu dois d’abord t’asseoir un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près. Et je t’attendrai. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après- midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! »
«On ne protège jamais aussi bien les choses que l’on connaît et que l’on aime!» nous a confié Roland Clerc. Puisse cette phrase guider nos comportements et nous rendre plus responsables vis-à-vis de la faune en 2012 »
Daisy Demoor

1 commentaire:

  1. Contrairementà ce que l'on peut croire, en France, la forêt avance. Elle grignote peu à peu des zones de clairière, de paturages et, contrairement aussi à une idée reçue, ce n'est pas forcément bon pour la biodiversité.
    Moi, je connais certain maitre goupil bien content de trouver nos poulaillers ! lol
    Bonne soirée

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