Jardin de la Sauvagine

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Tableau de A.W Delobelle

jeudi 17 octobre 2013

La solitude, ça n’existe pas. Texte et photo de Daisy Demoor

"Puisque tu m’as invitée à la réflexion*, voici ce que tes phrases ont fait naître en moi.
Je joins une photo d’étoiles réalisée par Jean qui se spécialise dans la photographie céleste."
Daisy Demoor

*voir billet précédent.  (1 Clic )



La solitude, ça n’existe pas. 

Quel beau sujet de dissertation !
Les distances se sont bien réduites sur la Planète Bleue depuis que nous sommes reliés par le web, les portables et tous types de communication. Les nouveaux « amis » foisonnent sur Facebook…. On est constamment géo localisés, espionnés, filmés, photographiés. Avons-nous seulement encore un peu d’intimité ? En Belgique, l’Etat projette de se servir de Street View pour détecter les fraudes. Vous avez construit un abri de jardin sans autorisation ? Vous avez une jolie piscine non déclarée dans votre propriété ? Le fisc veille.
Non, nous ne sommes plus seuls. Mais qui sont nos VERITABLES AMIS, ceux qui ne nous lâchent pas à la première occasion, ceux sur qui on peut compter en cas de coup dur ? Certains se cachent dans les réseaux sociaux, parmi ces contacts proches ou lointains noués souvent très artificiellement. De réelles amitiés peuvent naître cependant.
Les enfants quittent le nid ? Ils partent à l’aventure à l’autre bout du monde ? Qu’importe ! Il leur est si facile à présent de partager des rencontres ou événements privilégiés. Les échanges ne connaissent plus de frontières. Le temps et l’espace n’existent plus.

Pourtant, on peut choisir d’être seul, ne fut-ce qu’un moment. J’aime m’isoler en pleine nature. Observer, écouter, sentir, réfléchir, laisser mon esprit vagabonder où il le désire avec pour seule musique, celle de la montagne. Cela fait tellement de bien de pouvoir échapper à l’emprise d’un monde de plus en plus envahissant.

Si j’ai la chance de pouvoir planifier de tels instants, il en est d’autres qui souffrent intensément de solitude. Celle-ci a, pour moi,  le visage ridé d’une dame de 92 ans, sourde, presque aveugle, invalide, en maison de retraite depuis une dizaine d’années. Un mari décédé, pas d’enfant. Oh ! Elle fut bien entourée lors de son admission dans cette institution. Un frère, des neveux, des cousines, des amis. Un petit cadeau par-ci, des douceurs par-là pour améliorer son quotidien…. Comme ils étaient prévenants ! Quand ils se sont aperçus que la Mémé n’était pas la poule aux oeufs d’or tant espérée, les vautours s’en sont allés, un à un, la laissant seule face à elle-même avec ses soucis, son handicap et une solitude qui rime avec prière. Partir, quitter au plus vite un monde tissé des toiles de la communication où de petits vieux juxtaposent leur désespérante solitude. Se perdre dans l’immensité de l’univers pour devenir une étoile entourée de milliers d’autres, dans des constellations solidaires.

Daisy Demoor

 Photo copyright Jean Demoor

2 commentaires:

  1. Bonsoir cher Éric!
    Un très beau partage et - trop beaucoup de la vie moderne est pas bon pour tous!
    Mon paradis est la nature et la calme et mon petit jardin!
    Bon dimanche!

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  2. Bravo à Daisy pour ces jolis mots auxquels j'adhère bien entendu!
    Figures-toi, Eric, que je viens seulement de comprendre comment partager un article sur Google +!
    C'est dire si les réseaux sociaux me sont étrangers!!
    Finalement peut-être suis-je un peu trop isolée, mais je ne me plains pas d'être en pleine nature!
    Ma sincère amitié,
    Bonne soirée!

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